Ma fille m’appelle, nous sommes dans un parc.
Elle est fâchée, elle a les bras croisés et en a gros sur la patate !
Je m’approche d’elle, je l’écoute.
Elle m’explique que LE garçon l’empêche de faire du toboggan, intervient dans ses jeux, lui a pris les cailloux avec lesquels elle jouait et un quatrième motif que j’ai oublié.
Lorsque je l’entends je comprends que son agacement est lié à toutes les actions du jeune. Je trouve que devant cette longue liste, elle a été patiente et surtout elle m’explique qu’elle a tenté de se faire comprendre sans succès. Je lui demande ce qu’elle attend de moi.
« qu’il arrête de m’embêter et que t’ailles lui dire ! ». J’avoue je connaissais la réponse…
Nous discutons facilement pendant 5 min, les autres enfants et adultes nous observent du coin de l’œil. Après avoir accueilli son émotion et posé des mots. Je sens qu’elle est de moins en moins tendue. Je peux alors évoquer des hypothèses du pourquoi ce jeune a agit de la sorte.
« Peut-être a-t-il envie de jouer avec toi et qu’il ne sait pas comment faire ?»
Nous évoquons ensuite la façon dont elle pourrait formuler sa demande au garçon en étant la plus précise possible afin qu’il sache quoi faire. Et là, nous entendons une voix :
« Je vais arrêter de t’embêter » dit le garçon.
Ensuite, ils sont allés jouer ensemble pendant 1h30 à peu près.
L’histoire ne s’arrête pas là.
Plus tard, ma fille et le garçon s’approchent de moi. Elle lui dit : « vas-y demande-lui ». Le garçon me pose la question suivante :
« – Est-ce que c’est vrai tu ne punis jamais ta fille ?
– Oui, c’est vrai. Je pense que les punitions ça ne sert à rien, cela n’aide ni à comprendre, ni à apprendre.
– Tu pourrais aller en parler avec ma maman ? »
La discussion entre adultes ne s’est pas produite, ils ont dû quitter le parc, c’était l’heure du dîner.
Je pense que 2 paroles ont été entendues.
La première est celle de ma fille, le garçon a fait le choix seul, d’arrêter son comportement alors qu’aucun adulte n’est venu le gronder sur son attitude.
La deuxième, c’est la mienne « ça ne sert à rien de punir ». Il m’a crue car je n’ai jamais qualifié son comportement comme étant inadapté et que je n’ai pas exigé de lui, qu’il s’excuse.